Quelques avis sur des livres de montagne (et les meilleurs récits d'expéditions)
A day as a tiger (existe en version française, "Un jour comme un tigre"), de Jon Porter
Le livre qui raconte l'existence d'Alex Mc Intyre. Magnifique et surtout très complet et dense, il n'y a rien à jeter. Dans mon top 5 des récits de montagne.
Everest 78, de Pierre Mazeaud
On en a beaucoup parlé suite au 40ème anniversaire de la 1ère ascension victorieuse à l'Everest. J'avais un à priori négatif sur ce bouquin (il y a eu tellement d'autres expéditions bien plus audacieuses par des français sur cette montagne, y compris avant cette réussite de 1978), il s'est confirmé. On y apprend quelques anecdotes, comme le fait que Wanda était la cousine du pape Jean-Paul II (je l'ignorais) et que Gausainthan est le nom tibétain du Shishapangma. C'est à peu près tout... Etant opposé à l'utilisation d'oxygène en expé, un passage a retenu néanmoins mon attention, celui où il décrit le retour de Sepp, un allemand, du sommet le 14 Octobre, qu'il a atteint sans oxygène (3ème homme de l'histoire), prouvant que l'exploit est possible et que "désormais on n'emploiera plus d'oxygène". Il s'est malheureusement bien trompé sur ce point ! Comme écrit Mazeaud, cette expédition était aussi l'occasion de faire parler d'alpinisme dans les médias et le faire découvrir au grand public. Désolé, mais l'alpinisme et les expéditions en Himalaya ne se résument pas pour moi à 21 Sherpas, et 50 bouteilles d'oxygène laissées "sous la neige" du col sud (sic, on croirait la fameuse réplique des bronzés, "la neige ça recouvre tout !"). Livre court et agréable à lire, mais avec très peu d'intérêt.
Vol au-dessus de l'Himalaya, de Jean-Yves Fredriksen
Une très belle aventure. J'ai suivi avec un intérêt particulier son parcours pour avoir reconnu beaucoup d'endroits où je suis passé, où j'ai dormi (et même un bureau de change que j'ai reconnu). Seul bémol : passé la surprise de voir au début du livre une méconnaissance de la géopolitique de la zone Tadjikistan-Afghanistan qui vaudra à son auteur de sérieux ennuis avec les autorités tadjiks, j'ai moins aimé l'absence de permis de trek lors de son départ pour Simikot. Déjà que le vol bivouac en parapente est interdit au Népal, l'auteur aurait pu (à minima) prendre un permis de trek pour être (un peu) en règle quand il le pouvait. Ca ne coûte pas cher, et c'est à cause de certains occidentaux qui ne respectent pas les lois du pays visité que tous les autres doivent subir des interdictions ou règles plus strictes. Dommage ! Pour le reste, l'auteur a une connaissance parfaite des vallées traversées et sommets aperçus (je n'ai noté qu'une seule erreur dans le bouquin), et se confie avec une rare et étonnante simplicité. Le livre se dévore. Pour résumer, comme dit le militaire tadjik qui le prit pour un espion, "ou tu es très fort, ou tu es cinglé !". Je crois que Jean-Yves Fredriksen est un peu des deux :-). Un livre à lire si on est aventurier, himalayiste, parapentiste, ou un peu des trois !
Shisha pangma, the alpine-style first ascent of the south-west face 1982 Doug Scott & Alex MacItyre
J'attendais beaucoup de ce bouquin, et de cette face SE qui me fascine depuis des années, avec un rêve de projet en solo à la clé... Forcément, il a vite figuré dans ma bibliothéque. Malheureusement, le livre est illisible pour un non-anglophone. Beaucoup de vocabulaire, que des mots peu classiques, donc même avec le dictionnaire à côté, c'est un travail de titan. J'ai commencé, arrêté, m'y suis repris plusieurs fois avant de pouvoir le finir... Dommage car cette ascension était vraiment audacieuse pour l'époque (même encore 30 ans après puisque le GMHM s'y est repris à plusieurs fois pour refaire cette voie, en faire un livre et un film), donc incontournable pour tous ceux qui s'intéressent à cette sublime face Sud du Shishapangma (et aux fans d'Alex).
L'étoffe des géants, Bernadette McDonald
Un livre, quoique trop court, qui se lit très bien. Il traite de l'alpinisme slovène, qui comporte certaines similitudes avec l'alpinisme polonais. Je lui préfère "Libres comme l'air" mais ils se complètent.
Libres comme l'air, du même auteur
Assez dense, donc vaut la peine de l'avoir en bibliothèque. Un livre à la gloire des alpinistes polonais des années 70 à 90. A lire absolument pour tous ceux que les expéditions passionnent et qui veulent comprendre comment ils sont devenus les meilleurs alpinistes mondiaux en conditions extrêmes (parce qu'ils le sont !). Une époque révolue où politique, système D, marché noir étaient le quotidien pour pouvoir quitter le pays, vivre et financer leurs expéditions. Trois portraits en particulier, trois légendes de l'alpinisme polonais : Wanda Rutkiewicz, Jerzy Kukucka et Voytek Kurtyka, trois styles différents dont deux bien opposés (celui de Jerzy et celui de Voytek, quasi seul survivant de cette époque). Bernadette McDonald a publié ensuite "Les quatorze 8000m en hiver" suite à l'ascension du K2 l'année dernière mais qui fait la part belle aux années 80-90 : le livre contient forcément des redites de "Libres comme l'air", mais il est très intéressant à lire aussi, bien que moins passionnant car plus axé sur une longue suite exhaustive mais succincte des nombreuses ascensions ou tentatives hivernales de toute l'histoire de l'himalayisme (400 pages tout de même). Quelle époque !
La montagne intérieure, de Lionel Daudet
On le présente souvent comme un très bon livre, il m'a déçu. Un ton trop lyrique pour moi. Poèsie, romantisme ou belles phrases d'écrivain ne sont pas les choses que j'aime lire au sujet de la montagne. C'est pour cette raison que je n'aime pas les livres par exemple de Sylvain Tesson, vous voilà prévenu ! Mais c'est un avis personnel.
Prisonnier de l'Annapurna, de Jean-Christophe Lafaille
Le seul livre (et pour cause...) qui raconte le drame qui s'est joué à l'Annapurna en 1992. Intéressant pour l'histoire, mais Jean-Christophe Lafaille n'est pas écrivain et on sent que ce n'est pas son truc, de raconter des choses, de partager. On le sent "forcé". Mais cela reste son seul livre, donc à lire une fois si on aimait le grand alpiniste qu'il était.
Tenzing et les sherpas de l'Everest, de Judy et Tashi Tenzing
Très beau livre dédié à ceux qui ont véritablement fait l'histoire de l'Himalaya, les sherpas d'altitude. Et c'est une réussite, aussi bien au niveau de l'écriture que du côté historique. Les sherpas sont mis en valeur à juste titre, et c'est à lire absolument si vous êtes parti en expé (avec ou sans sherpas), ou souhaitez partir un jour, mais pas seulement ! Un must.
L'esprit de la montagne, de Robert Macfarlane
Jamais cité, et pourtant ! Un chef d'oeuvre, mêlant histoire, géographie, philosophie, et tentant de répondre à la question "Pourqui grimper?". Un de mes livres chouchous, si ce n'est LE livre qui m'a le plus marqué.
J'ai vécu l'Everest, de Pierre Paperon
Récit d'une expé commerciale de l'an 2000. Je ne le cite ici que parce que c'est le livre qui m'a donné envie de me lancer dans les expéditions. Avec le temps, j'ai constaté que le livre n'avait que peu d'intérêt, sachant qu'en plus il se situe aux antipodes de ce que j'aime et apprécie en expé.
The Climb, de Anatoli Boukreev et tragédie à l'everest - into thin air -, de Jon Krakauer
Un incontournable. Lire "into thin air" et pas "the climb" serait une énorme erreur, car ce serait passer à côté du véritable rôle qu'a joué ce grand himalayiste qu'était Anatoli pendant les secours. Je crois même avoir préféré The climb à l'immense succès qu'est Into Thin Air.
Annapurna, a women's place, de Arlene Blum
Un livre peu connu - bien sans plus - relatant l'expédition américaine entièrement féminine sur la face nord de l'Annapurna qui s'est déroulée en 1978. Pour les afficionados de la face nord dont je fais parti !
Théorème de la peur, de Greg Child
Contrairement à ce que peut laisser penser le titre, ce n'est pas un écrit philosophique mais juste biographique (le titre correspondant juste à un chapitre du livre relatant une ascension). Un récit organisé en chapitre donc, d'un certain nombre d'ascensions de Greg Child, mais aussi d'autres alpinistes que celui-ci a cotoyé. Se lit très bien,comporte de beaux passages d'humour et même si certains passages reprennent des histoires classiques et connues, on en apprend aussi sur d'autres alpinistes moins connus. Une bonne surprise. A noter aussi son livre "Cartes postales de la vire", et son célèbre "juste parce que c'est le plus grand tas de merde du monde, ça ne signifie pas que c'est le meilleur tas de merde du monde" à propos de l'Everest. Un peu moins réussi mais truffé d'anecdotes incroyables ou drôles, ce qui en fait un livre fort agréable à lire. Meissner : A beaucoup trop écrit. Des redites partout, un style parfois un peu étrange (c'est bien Messner qui a écrit ça ?) qui pourrait le faire passer pour un fou ou un type brouillon, alors qu'il ne l'était pas du tout (ni fou, sinon il n'aurait jamais survécu à toutes ses ascensions, ni brouillon lui qui s'entraînait comme un professionnel). Je n'ai pas lu tous ses livres mais quelques-uns m'ont suffi. Je ne mets donc aucun de ces livres ici.
Le livre de Jerzy Kukuczka, de la mine aux sommets, aurait pu être plus intéressant si la traduction du polonais n'était pas si peu travaillée. On y relate quelques anecdotes (certaines connues, d'autres moins), comme la raison qui l'incite à prendre de l'oxygène à l'Everest, ce qu'il pense des 2 français partis tenter le Lhotse en 85 (en gros il les prend pour des charlots!), la découverte d'un piquet de tente qui dépasse de la neige à 7000m au Makalu alors que le vent l'empêche de monter la sienne et qu'il est seul. La corde de 9m qui lui fit réussir le Makalu (50cms en moins et le sommet lui échappait). Cela fait écho au livre de Hans avec cette chance qu'il faut pour réaliser des exploits comme la perte d'un crampon d'un compagnon au Gasherbrum I heureusement retrouvé quelques minutes plus tard sur la trace, mais aussi la malchance qui lui fit perdre trop de partenaires de cordée.
Pierre Beghin, l'homme de tête, de François Carrel
Incontournable pour qui s'intéresse à ce très grand alpiniste parti trop tôt, et qui osait des choses incroyables. Discret, il fut peut-être à son époque le meilleur alpiniste amateur, français en tous cas, à n'en pas douter, transformé en himalayiste professionnel. Son solo au Kangchenjunga notamment : en 1983 il devient le 3ème homme en solo sur 8000 après Messner et Kukuczka, excusez du peu (il n'y avait aucune autre expédition sur la montagne) avant l'exploit sur l'éperon Sud du Dhaulagiri avec Jean-Noël Roche l'année suivante. Mais le livre est court et pas à la hauteur de son talent. On reste un peu sur sa faim à la première lecture (je l'ai lu trois fois !), sur l'histoire de cet homme qui se livrait bien peu comparé à ses contemporains (même s'il a écrit trois livres dont "Passion d'Himalaya"). Mais le livre est en fait merveilleusement bien écrit et c'est un livre qui doit se relire lentement pour en apprécier toute la quintessence. Quel aventurier, quelle audace ! Fan, tout simplement. Et un grand respect pour cet homme.
Chantal Mauduit, de Alexandre Duyck
L'histoire d'une extra-terrestre de l'himalayisme, extravertie et parfois un peu haut perchée, à lire pour qui s'intéresse aux français qui ont marqué l'histoire des 14. Evoque aussi la relation qu'elle avait eue avec Ed Viesturs et le livre que celui-ci a écrit. Comme souvent, c'est important d'avoir les deux visions des choses. Comme il est impossible de lire "Into thin air" sans lire "The climb", obligatoire de lire ce livre si on a lu "No shortcuts to the tops".
No shortcuts to the tops, de Ed Viesturs
La quête des 14 racontée par un homme étonnamment prudent dans sa gestion des risques. A lire absolument pour toute personne tentée par les 8000. Seul bémol, on sent une petite pointe d'aigreur au sujet de Chantal. Même remarque que pour le livre précédent.
K2 reve et destin, de Kurt Diemberger
Magnifique. Poignant. Terrifiant aussi. Un autre monde. Un des meilleurs livres que j'ai pu lire. N'a qu'un seul défaut : les exemplaires sont rares, le lire en bibliothèque si vous avez la chance de l'y voir.
Forever on the mountain, de James Tabor
Très gros livre racontant l'histoire d'une catastrophe survenue au Denali en 1967, à une époque où vous étiez quasi assurés d'être quasi-seuls sur cette montagne. Une des plus grandes catastrophes survenues dans l'histoire de l'alpinisme, racontée sous forme d'un récit et d'une enquête intéressante de 370 pages, avec toutefois certaines suppositions ou détails avec lesquels on peut avoir des divergences. C'est aussi un constat alarmant sur la réalité de l'inefficacité totale des secours de l'époque, qui n'est pas sans rappeler l'affaire Vincendon-Henry de 1956 au Mont Blanc. A lire si on prévoit l'ascension de cette montagne.
Expédition au Cho Oyu
Bon, je ne l'avais pas ajouté du 1er coup, mais je tâcher de donner un avis sur ce bouquin, que j'ai écrit ... Pas simple de faire une auto-critique! Déjà il se cantonne à une montagne et ne raconte pas d'exploit. Mais intéressant dans son style particulier où je raconte vraiment au jour le jour ce que je ressens au cours de l'expédition, sans filtre. J'étais novice (ma 1ère expédition), candide, plein d'enthousiasme et j'en relis parfois certains passages avec nostalgie et amusement.
Fou d'altitude, de Hans Kammerlander
Ennuyant dans toute sa 1ère partie quand l'auteur relate son enfance et ses débuts.Mais le reste se lit très bien , et il y est notamment relaté la terrible tentative au Manaslu où partis à 3 pour tenter le sommet, seul Hans en ressortira vivant. Terrible.Quelques anecdotes intéressantes parsèment le récit. Dans ses ascensions, Hans a souvent eu beaucoup de chance, comme la fois, au Broad Peak quand en arrivant au camp 2 où il doit y trouver une tente prêtée par des amis, celle-ci est déchirée. Il se retrouve donc sans tente et sans vivres, mais trouve 30m plus bas un sac contenant une tente, qu'il fait tomber, mais retrouve plus bas planté dans la neige ! Peu de temps après en sortant uriner il aperçoit un piquet de tente qui dépasse et en creusant il découvre un trésor de victuailles: saumon en tranches, miel, saucisses, fromage, marmelade, chocolat... chose assez excpetionnelle sur un 8000!A l'Everest, lors de sa énième tentative, alors qu'il lui manque un piolet, il croise un cadavre, lui prend le sien et à la descente perd un gant au même endroit, événement qui aurait du s'avérer catastrophique s'il n'avait pas pu du coup récupèrer celui de son nouvel ami.Une phrase du livre a raisonné en moi, car elle exprime ce que j'ai ressenti aussi en haute montagne : "L'ascension d'un sommet de 8000m procure une courte ivresse, un bref instant de bonheur qui, très vite, se change en une sorte de désarroi, pour déboucher en définitive sur un sentiment de satisfaction profonde."
Above the clouds, d'Anatoli Boukreev
Un des derniers livres que j'ai lu. Trouvé à Katmandou (on ne le trouve pas en France), je l'ai dévoré. Peut-être pas très objectif car j'adore Boukreev, mais le livre est pour moi un incontournable. Peu médiatisé malgré son immense talent, cet alpiniste était fait pour la haute altitude et entièrement tourné vers les hauts sommets. En lisant le livre on apprend qu'il n'a connu que deux échecs en montagne, et encore il compte parmi ses échecs une tentative à l'Everest qu'il réussit quelques jours plus tard ! Hallucinant. Alors que j'avais été me recueillir sur son mémorial à l'Annapurna, et que la stratégie d'ascension parfaite à mes yeux et que j'essaye de mettre en place désormais s'est avérée être celle de Boukreev (je l'ai découvert dans ce livre), il fallait à tout prix que je lise celui-ci. C'est chose faite.
Les fantômes du Denali, de Simon McCartney
La couverture de celui-ci ne m'avait pas incité à le lire, j'y voyais là inconsciemment un style à la "Vertical Limit", le mauvais film à sensations de l'année 2000. Et puis il était présent dans un refuge lors d'un orage et j'ai commencé à le feuilleter... Quelle bonne surprise !! Il est très bien écrit, on n'a pas envie de le lacher et on reste scotché tout au long des 450 pages du livre (on en a pour son argent). L'histoire de ce jeune anglais très doué, Simon Mc Cartney, qui arrête complètement l'alpinisme après sa plus belle et difficile ascension car il manque d'y mourir, est assez extrordinaire. A titre personnel j'ai appris certaines choses sur le Denali, notamment la raison du nom Frances donné à une montagne où je suis passé au pied, et sur Jack Roberts, dont le topo sur le Colorado fut mon livre de chevet lors d'un séjour cascade de glace là-bas. Comme on aurait aimé que ces deux amis se retrouvent 30 ans plus tard... Malheureusement la vie en a décidé autrement. Une belle surprise et une très belle réussite que ce livre de montagne. A dévorer !
Hautes Altitudes, de Pierre Béghin
Quand on s'intéresse à ce virtuose de la haute altitude que fut Pierre Béghin, ce livre doit figurer dans notre bibliothèque, aussi bien pour les textes que pour les photos. Je l'avais déjà eu entre les mains, mais désormais il fait partie de la mienne, merci papa Noël ! Les photographies, réalisées avec son fameux boîtier Leica, sont tout simplement exceptionnelles. On connaît tous l'himalayiste surdoué qu'il était, mais on connaît moins ses talents de photographes. Ce livre allie sa passion de l'alpinisme à son désir de réaliser de très beaux clichés (sans filtre !). Mais cantonner ce livre à un beau livre de photographies serait une erreur car les textes de Pierre reflètent bien ce que l'on vit là-haut et ce qui animait cet amateur d'exploit. Quelle justesse, quel poids des mots et quelle force se dégage de ce livre. Plus de 30 ans après ces ascensions et même en connaissant déjà leur récit on reste autant subjugué par ce parcours qui n'inspire que le respect. Publié en Décembre 1991, c'est un livre testament que nous a légué un des meilleurs alpinistes français (le meilleur ?). A lire et conserver précieusement.
Les grandes heures de l'alpinisme, de Yves Peysson et Jean-Marie Choffat
Il s'agit en fait d'une sélection d'articles ou de mini-récits écrits par les membres du GHM (Groupe Haute Montagne) au cours du XXème siècle. Ce livre de 450 pages se lit à la carte, les chapitres faisant de deux à 10 pages et n'ayant aucun lien entre eux. Ce florilège regroupe quelques textes d'anthologie. Un livre qui occupera plusieurs jours sous la tente pendant une expédition !
Les conquérants de l'inutile, de Lionel Terray
Il y a quelques classiques parmi la littérature alpine notamment française dans les années 40 à 70, celui-ci en fait partie et est un incontournable. Très bien écrit. A posséder impérativement dans sa bibliothéque. Quel homme, quelle vie remplie ! La version Guérin contient de belles photos.
On the ridge between life and death, de David Roberts
Un livre encore écrit en anglais mais qui se lit (très) bien. Récit autobiographique qui raconte son histoire, ses premières expés, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il a commencé très fort ! Quelle audace !! A lire pour avoir une idée de l'âge d'or des années 60 en Alaska, ou toutes les ouvertures étaient à faire, et où des grimpeurs de sa trempe se lançaient sans topo, sans informations si ce n'est une photo, et parfois sans réelle expérience. J'ai adoré.
8000 mètres, de Alan Hinkes
Un livre que j'ai acheté à Katmandou, comme souvenir de mon voyage de l'automne 2022, même si je ne suis pas fan des beaux livres pour la place qu'ils prennent. De très belles photos, et un savoureux mélange avec les récits détaillés de chaque sommet. Un des meilleurs livres de ce genre sur les 8000 que j'ai pu avoir entre les mains, bien meilleur que celui plus connu de Marco Bianchi "la magie des huit mille" même si ce dernier avait été traduit en français. Les pages se dévorent et cela m'a rappelé l'excellent livre de Stéphane Schaffter "Passion verticale".
Je vous écris de là-haut, de Jean-Christophe Lafaille
Deux ans que j'attendais de lire le journal de bord de Jean-Christophe Lafaille même si j'avais peur d'être déçu. Que nenni ! Tellement mieux écrit que "Prisonnier de l'Annapurna" comme quoi je révise mon jugement, Lafaille était écrivain ! Le récit est surtout poignant, car on s'imagine à sa place dans la tente, et on réalise à quel point même les meilleurs ont peur, mais aussi à quel point ils se sentent bien là-haut, curieux paradoxe... Seul défaut : il manque une page technique avec le descriptif de la voie et un tracé pour chaque expédition. Et un regret : que Jean-Christophe n'est pas complété son carnet lors de l'ascension du Cho Oyu et qu'on n'est pas trace de son ascension du sommet central du Shishapangma en 1994.
Forget me not, de Jennyfer Lowe-Anker
C'est à quelques heures de prendre l'avion pour le Népal, en regardant la liste des films disponibles dans l'avion, que je vois que "Torn", le film du fils d'Alex Lowe disparu en 1999 sur les pentes du Shishapangwa dans une avalanche, peut être visionné. Or je dispose depuis peu d'un exemplaire dédicacé de l'autrice ramené des Etats-Unis et que je n'avais pas eu le temps de lire. Ni une ni deux, je remplace le livre de chevet prévu pour ce voyage par "Forget me not". Alors dur pour moi de donner mon avis sur ce livre, surtout sans avoir connu les protagonistes. L'histoire est terrible, l'effort louable, le livre à coeur ouvert, mais certains passages m'ont mis mal à l'aise, trop personnels, et qui sonnent "faux". Simple impression totalement infondée mais le reproche que fait Jennyfer à Alex juste avant sa mort, à savoir qu'elle se demande si la grimpe ne passe pas avant sa famille, c'est un peu ce qu'on ressent en lisant le livre. Ca se lit bien, mais très centré sur ce que vit Jennyfer, leur amour vu de son côté et ce n'est pas du tout un livre décrivant uniquement la vie d'Alex, loin de là : il n'y a pas de récit d'expédition, donc c'est parfois un peu monotone. Et un petit reproche, je trouve qu'elle parle trop d'argent dans la première partie du bouquin. A lire malgré tout, pour son style bien à part, et il m'a occuppé tout un mois !
Voilà pour cet échantillon des livres les plus intéressants traitant des expéditions et de la montagne en général (et quelques intrus !). Lisant beaucoup je complèterai de temps en temps cet article. Mon avis n'étant que subjectif, vous pouvez donner votre avis sur le post ici sur ma page Facebook !
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